La surprise sera de taille, sans aucun doute. Les dirigeants n'avaient pas été conviés, depuis le début la haute société n'était pas la bienvenue pour ce tournoi qui ose se proclamer comme sacré. Qui a dit que cette souillure de Culte pouvait se décréter pur avec tant d'aisance ? Qu'ils aillent tous au diable car la seule lumière divine n'est autre que celle d'Asmosa. Par ma simple présence je vais prouver la supériorité des nôtres. Je représente mon peuple et je montre, sans aucune gêne que la peur n'est point une denrée tolérable au sein de ma contrée. Une fois la nouvelle parvenue à mes divines oreilles, je n'ai pu retenir cette envie inconditionnelle de participer. Peser le pour et le contre n'aura pas été long car me voilà sans aucune garde, à voyager depuis une poignée de jours afin d'arriver, enfin, au fameux lieu de ma convoitise.  

Ma tenue est simple, de petites plaques de métal ornent d'ailleurs mes flancs dont deux épaulettes légèrement blanches. Une cape placée au dessus de mon corps, le faciès est lui dissimulé sous une capuche que je ne quitte point, pas même à l'instant où je prends la peine de m'inscrire. Ils sont naïfs, aucun ne pose de questions, la confiance est de mise et je ne compte pas m'en plaindre. Un air blasé placé sur l'expression, j'écoute les mots de cette Anastasia. Si mon rang pouvait me le permettre, je crois qu'une soudaine envie de vomir m'aurait envahit. Que savent-ils eux de la situation mondial. Un soupir. Me voilà à l'endroit de ma rencontre avec mon ou ma coéquipière. Puis des sons de pas dans mon dos se font entendre m'incitant à me retourner. Toujours non dévoilé, je me contente de quelques mots. « Nous ferons donc équipe. Mes salutations. »

Le regard sur celle qui sera ma coéquipière, je prends la peine de la détailler sans réelle discrétion bien que mon faciès est toujours dissimulé sous cette capuche de tissus. Les mots qu'elle use à mon égard ne m'incite qu'à incliner le menton une seconde fois suite à ma prise de parole, me contentant d'un unique haussement d'épaules en guise de réaction. Elle n'est point capable de se battre ? Soit. Cela ne me dérange en rien, bien au contraire. Je ne serais dérangé par la stupidité ou le manque d'expérience. Le talent qui m'assaille sera ainsi à même de s'exprimer de sa pleine liberté. « Restez en deuxième ligne, je me charge des détails de notre future victoire. » dis-je avec un faible rictus présent sur mes lèvres, retirant finalement le vêtement qui me cache aux yeux du monde. La chevelure blonde tombe le long de mon dos, la main droite venant empoigner la baguette de Maestro attachée au niveau de ma ceinture. Plus longue qu'à l'accoutumé, elle est aussi forgée dans un fer noir, peu commun et surtout, très cher indiquant mon niveau social sans difficulté.

Pour le moment, mon nom ne sera pas prononcé. La réflexion ne peut être plus longue de toute manière. L'espace de quelques secondes, le sol semble comme trembler, comme frappé d'un poids non négligeable. Observant autour de nous, il faudrait être atteint de cécité pour ne pas apercevoir cette immense créature, aussi hideuse que stupide de mon humble avis. « Danse. » Cet unique terme se fait entendre, un sceau légèrement bleuté faisant de même à mes pieds. Autour de notre duo, le vent s'agite, semble comme en mouvement, comme doté de vie. « Il me paraît lent mais, j'ai tendance à ne jamais me fier aux apparences, celles-ci aimant être trompeuse. Nous n'avons de ce fait que quelques secondes. » Pour sûr, la chose nous fonce dessus avec hargne, les bras levés comme pour nous aplatir comme des crêpes, un met que j'affectionne d'ailleurs. « Ventum Lancea. » La bise présente autour se rassemble sous la forme d'une immense lance venteuse, celle-ci ne perdant pas de temps à percuter le troll avec vigueur et ce, de plein fouet. Il recule mais pas plus. « Hm. Sa résistance est son point fort, je le crains ma chère. »

Une chose est certaine, je risque de me retrouver seul face à cette chose abjecte. Mais que les choses soient bien claires, je n'aurais aucune difficulté à vaincre l'adversaire placé sur notre route mais le but de ce tournoi ne quitte pas mes pensées. Anéantir le plus d'ennemis potentiels afin d'être sur l'une des trois premières places du podium. Ce troll ne mérite donc pas trop de mon attention et moi-même je refuse de trop lui en donner. Non mais regardez le cette infamie. Il bave, la stupidité loge sur son expression sans aucune gêne ou discrétion et pire, il se contente de nous observer de son regard vide, fonçant à nouveau vers nous. Un coup vers la femme en ma compagnie. Hm, ses mots ne m'étonnent guère mais je m'attendais à mieux. Que peut bien faire une personne comme elle dans un événement de ce genre ? Le regard se hisse vers le ciel. Puis soudain je l'entends, une voix féminine me subjugue, celle-ci prononçant une chanson bien précise.

Douceur, voilà le premier mot apparaissant de tout mon être à l'entente d'un tel pouvoir. Mon corps semble comme soutenu, en compagnie d'une main tendue que je pourrais empoigner afin de m'accompagner dans les gestes et décisions que je pourrais effectuer. Une héron, jamais je n'aurais pu espérer pouvoir faire équipe avec l'un d'entre-eux et pourtant, c'est bien le cas. Un sourire se présente sur mes lèvres tandis que je fixe à nouveau le troll en compagnie d'une poignée de murmures indissociables. Une incantation. « Vanum Niti. » Le vent encercle l'adversaire à la manière d'une énorme bulle, pour l'enfermer. Lui, il ne bouge plus, l'air ambiant à l'intérieur de la création semblant se dissiper peu à peu. Il s'estompe et tombe sur les genoux, ses mains massives autour de son cou. Il étouffe sous ma concentration. « Soutenez moi encore un peu. Quelques secondes supplémentaires devraient suffire. »