Il revenait de la « chasse », les bras moins chargés qu’il ne l’aurait jamais pensé. C’était problématique, les enfants avaient besoin de manger quelque chose de consistant, surtout en ce temps  fort peu clément. Pourtant, bien qu’il n’avait pas ménagé ses efforts, la seule chose que Ritchy avait réussi à trouver se résumait à quelques racines et plantes comestibles. Les baies ne poussaient pas, par ici, réduisant donc encore plus les possibilités de trouver quelques choses de protéinés à se mettre sous la dent. Ses proies ne s’étaient soit pas montré, soit avait échappé à ses pièges et poursuites. Il était déçu de ses propres performances. Cela dit, il est vrai qu’en tant que Tigre, sa spécialité se trouvait dans la force plus que dans la vitesse.
Ça ne l’empêcha point de soupirer. Il espérait que les enfants ne lui en voudraient pas trop. Oui, il culpabilisait pas mal et surtout à tort, le plus souvent.

Heureusement, en le voyant revenir, emmitouflé dans plusieurs épaisseurs de peaux et autres tissus, les petits marqués lui firent la fête. Le plus important, pour eux, c’était que Ritchy soit revenu saint et sauf. Le reste importait peu, pour eux. Ils étaient comme une famille, après tout. L’Algiz sourit et ébouriffa la chevelure de quelques-uns des mômes. L’un d’eux était, d’ailleurs, celui que la jeune femme d’Asmosa avait soigné grâce à ses potions. L’Ilmydien se promit à nouveau de retourner la voir un jour, pour payer sa dette.

En attendant, il intima aux petits de rentrer dans la grotte bien abritée ou ils avaient élus domicile deux jours auparavant. La caverne étant parfaitement située, ils pouvaient profiter d’une température très douce, issue des sources chaudes qui parcouraient les veines rocheuses juste en dessous d’eux. Un lieu parfait ou s’installer, en somme. Surtout par un tel temps à l’extérieur !
Mais les sens aiguisés de Ritchy captèrent quelque chose. Toutefois, comme il n’était pas très sûr de lui, pour ne pas effrayer les enfants, il leur sourit, encore, et ressorti de la caverne, prétextant retourner chercher des vivres… Même s’il du écoper des râles des plus jeunes. Ces enfants faisaient vraiment son bonheur, impossible de dire autre chose. C’est d’ailleurs pour cela qu’il se devait de les protéger au mieux.

Ainsi, les sens en alerte, il regardait partout autour de lui, guettant le danger. Et il se foira lamentablement, ne réalisant son erreur qu’en se bouffant la neige à ses pieds. Un poids hurlant sur le dos, il allait se retourner pour jauger la situation et aviser d’une réaction adaptée, mais, à la place, un nouveau sourire de débile écarta ses lèvres alors qu’il sauta au cou du nouvel arrivant.

« TOMOEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE ! »

Lui ? Content de voir son ami Héron ? C’était peu de le dire !

« Qu’est-ce que tu fais par ici ? Oh, mais plus important, viens donc t’abriter ! »

Il assorti son geste d’un mouvement de bras vers la grotte. Les retrouvailles seront plus agréables au chaud !

Ah, quel plaisir de retrouver un ami cher après cette longue séparation ! Ritchy ne pouvais être plus comblé en cet instant. D’ailleurs, l’immense sourire qui ornait son visage suffisait à traduire son état d’esprit. La fin de journée allait s’annoncer bien meilleure que le commencement, ce qui était une très bonne chose, pour sûr !

En invitant Tomoé à entrer, il savait pertinemment qu’un refus ne serait pas répondu – et de toute manière il aurait trainé le héron au chaud, malgré tout le respect qu’il a pour lui. De la chaleur, un coin à l’abri des désagréments météorologiques, des amis… de quoi faire une bonne réunion au coin de l’un de ces geysers naturels de vapeur d’eau.

Certains des petits marqués connaissaient bien l’autre Algiz, pour l’avoir croiser plusieurs fois plus avant… Mais ce n’était pas le cas de tous ! Aussi, les trois plus récents, qui découvraient l’autre blond pour la première fois, restaient un peu en retrait, malgré la détente dont pouvait faire preuve leurs camarades, ainsi que Ritchy. Il faut dire qu’après ce par quoi ils étaient –malheureusement- passés, la méfiance finissait par devenir une porte de secours au cas où. Le tigre ne pouvait donc par leur en vouloir de réagir de la sorte mais espérait simplement qu’un peu plus tard, il verrait que Tomoé n’était en rien une menace pour eux.

De plus, lorsque Ritchy le vit sortir des quartiers de viande sans doute fraichement chassés, il ne put s’empêcher d’avoir les yeux brillants et l’eau à la bouche. Lui qui cherchait quelque chose de consistant à mettre sous la dent de ces petits trésors, il était maintenant pleinement servi ! C’est là qu’il capta qu’on lui posait une question.

« Ah, on peut se répartir les tâches si tu veux ! Merci beaucoup Tomoé ! Les enfants, dites merci ! »

Encore une fois, ce fut les trois même qui ne se joignirent pas à la holà privé en l’honneur du Héron. Ritchy soupira quelque peu mais, conservant son sourire, ajouta, plein d’entrain ;

« Tu es sûr que ça ne te dérange pas hein ? »

Ah ça, c’est certain qu’il aurait moyennement apprécié de forcer la main à l’un de ses précieux ami ; surtout dans un tel contexte.

La façon dont Tomoé amenait les choses paraissait ressembler à un grand jeu. Parfait ! Ritchy adorait ça, faire le zouave. Sauf que là, il n'était pas tout seul. Et c’avait plusieurs utilités, en plus de ça ! Non seulement il s’amusait, mais en plus ça permettait aux enfants d’être divertis – et Dieu savait qu’ils en avaient grandement besoin – et à la clef, un bon repas pour tout le monde. Que demander de plus ? Les rires et la nourriture, saupoudrés d’amitié sincère, étaient présents. L’ambiance n’aurait pu être au meilleur fixe.
Sauf peut-être avec les trois petits récalcitrants.

Ritchy ne savait pas trop quoi faire pour les détendre. Il est vrai que même lui, à la base, avait eu du mal à les approcher. Seulement, il avait tout de même espéré que leur méfiance se serait émoussée avec le temps, vis-à-vis de nouvelles têtes. Il fallait croire que non.

Alors, tandis que l’odeur s’emplissait d’une bonne odeur de viande en train de cuir et que son ami le Héron lui proposait son aide, Ritchy intima à la petite troupe d’aller se laver les mains dans la neige poudreuse avant de passer à « table ». Ils s’exécutèrent tous, comme un seul homme, quittant la crevasse aussi vifs que l’éclair, tous autant qu’ils étaient.
Le Tigre se tourna vers son comparse.

« Oui je veux bien, si ça ne te dérange pas. Je crois que je me suis un peu emmêlé les pinceaux dans ce que je voulais faire avec mes « prises ». »

Puis il partit d’un rire franc. Il n'avait pourtant pas grand-chose à « cuisiner », mais, facilement distrait, il semblait que c’était déjà trop en demander à Ritchy que de rassembler un peu de sérieux pour la suite des évènements. Mais il culpabilisait un peu de la réaction des trois sauvageons vis-à-vis de Tomoé, il fallait dire ce qui était.

« Navré pour Lin, Tobias et Koda, ils sont un peu effrayé au début lorsqu’ils ne connaissent pas mais… je suis sûr que ça viendra avec le temps ! »

Et comme s’il se sentait obligé de se justifier, il ajouta, en baissant les yeux.

« Je les ai récupéré en douce il y a peu de temps en Ilmyde. Des Algiz voulaient se distraire en les faisant se battre à mort dans ses combats de rue… »

Il ne finit par sa phrase parce que ce genre de pratique le dépassait, tout simplement. Mais au moins, de s’être ainsi confessé à l’Héron, il se sentait déjà mieux. Il n’y avait plus qu’à espérer que l’ambiance n’ait pas mis la clef sous la porte à cause de ça !

Tomoé avait toujours eut cette manière naturelle de fasciner Ritchy dès qu’il ouvrait la bouche. Etait-ce parce que c’était un Héron ? Ou tout simplement car il émanait de lui un certain charisme que l’on ne pouvait ignorer ?

Mystère. Quoi qu’il en soit, dans d’autres circonstances, sans doute le Tigre aurait-il pu aisément en tomber éperdument amoureux. Ce ne serait ici pas le cas, il le considérait davantage comme un ami proche, voir un frère, qu’une potentielle relation intime. Mais qui sait, peut-être que dans une autre vie, ils furent liés de la sorte. Ceci expliquerait pas mal de choses, dans les faits.

Cela dit, l’heure n’était pas aux pensées de ce genre. Les enfants attendaient patiemment leur repas, après s’être religieusement nettoyé les patounes dans la neige fraiche. Mais il eut tout de même un pincement au cœur en voyant les trois petits craintifs toujours en retrait. Bon, son collègue Algiz lui avait dit avoir un plan mais il était curieux de voir ce que ça allait donner.

Tout en servant chacun des petits protégés, il observa le natif de Sollvaec sortir une sorte d’instrument de musique et finalement, en jouer. C’était tellement beau ! Les notes paraissaient fondre dans l’oreille de l’Illmydien qui ne put s’empêcher de sourire et, finalement, fut imité au fur et à mesure par les marqués. Cette fois, même Lin, la petite, s’avança, curieuse, vers Tomoé. Ahah, comme quoi, il n’y avait pas qu’a Ritchy que la voix du Héron avait fait de l’effet !

Le tigre se souvenait que l’enfant lui avait confié, un jour, qu’elle aurait aimé être reconnue pour sa voix, aussi. Alors, il l’a laissa se rapprocher le plus possible du Héron, fascinée. Tobias et Koda étaient, quant à eux, toujours un peu en marge du reste du groupe – qui applaudissait en rythme les frasques de l’autre blond. Cela dit, la distance s’était tout de même réduite de presque moitié alors qu’ils observaient leur semblable féminine tenter l’impossible.

Ritchy ne put contenir un sourire.

« Tu chantes toujours aussi bien, Tomoé ! »

Puis il goba un morceau de viande à sa portée.

« J’aimerais bien retourner danser, comme avant… »

Il avait parlé un peu plus fort qu’il ne l’aurait pensé. Oups. Voilà que les enfants le regardaient d’une façon étrange. Il espérait ne pas leur avoir donné de mauvaises idées pour la suite !

Par Grayling, Tomoé était décidemment toujours le même ! Il n’en fallait guère plus, de base, pour ravir Ritchy… Mais là, de voir son ami sourire et être à l’aise parmi les gosses qu’il couvait, il ne pouvait plus décoller un sourire presque niais sur son visage. Et puis tous les petits paraissaient tellement heureux ! Même les deux suspicieux avaient fini par se calmer et se prêter au jeu ! Vraiment, le Héron avait un pouvoir des plus étonnants à portée de plumes ! A chaque fois qu’il le voyait faire, le tigre ne pouvait s’empêcher d’être admiratif, encore plus que la fois qui précédait !

Même s’il ne s’attendait pas à ce que tout le monde chante et remue uniquement pour le faire bouger lui, le natif d’Ilmyde se prit rapidement à la situation. Le bonheur se diffusait dans ses veine comme une douce drogue dont il ne pouvait nier qu’il était complétement dépendant.

Alors, le tigre dansa encore et encore, jusqu’à ce que ses genoux commencent à le piquer. Lorsqu’il parvint à ce qu’il savait être la dernière danse pour la plupart du petit groupe – après quelques heures, certains marqués s’était déjà endormis de fatigue !- il décida d’entrainer Tomoé dans la cadence et lui attrapa le bras, sans le prévenir à l’avance.

« Aller mon ami ! Danse tout en jouant ! Voyons voir si tu vas y parvenir ! »

Un petit défi amical ? Absolument ! Avec Tomoé, il pouvait retrouver cette âme d’enfant, toujours en lui, mais qui, malheureusement commençait à s’émousser avec le temps. Est-ce qu’il s’en rendait seulement compte, au moins ? Toute la question était là, justement. Mais Ritchy était Ritchy et derrière ce sourire, que pouvait-il bien y avoir comme monstres de son passé ? Difficile à dire. Masque de chair devenu adhésif, son visage véritable, est-ce qu’il le connaissait encore seulement ?

Ah, il aurait pu rester ainsi, à rire et s’amuser pendant des heures entières, encore. Bien sûr il aurait pu. Mais il ne le fera guère. Il n’en a, pour le moment, plus les capacités. Tout comme ses petits protégés, désormais tous plongés dans le plus profonds des sommeils, le tigre avait aussi atteint ses limites. Le voile de sueur sur son visage et son cou ne saurait mentir, en plus de ça. Alors, tout en regardant Tomoé prendre une bonne bouffée d’air frais près de l’extérieur – il songea d’ailleurs qu’il ferait volontiers de même pas la suite – Ritchy s’installa en tailleur, près du feu qui festoyait toujours sur les brindilles mâchonnées par les flammes en émanant. Tout allait bien, tout allait bien, tout allait bien. Le plus jeune des deux Algiz s’efforçait de penser ainsi tout le temps. Jusque-là ça lui avait plutôt pas mal réussit, d’autant qu’il ne s’en rendait même plus compte ! Enfin, il le croyait dur comme fer, du moins.

Mais, lorsque son ami Héron osa lui poser la question de but en blanc, il dut bien admettre ne pas avoir su quoi répondre. D’abord il tenta de s’enfuir par un subterfuge, comme une anguille, pour ne pas avoir cette conversation.

« Oui oui, ça va, je t’assure Tomo…é… »

Mais son regard avait glissé sur ses petits protégés qui étaient, à la fois, le moteur de sa sérénité, mais aussi celui de ses plus grandes angoisses, en tant que « personne responsable ». Non, il ne pouvait plus nier, surtout devant Tomoé. Il n’aurait su dire ni comment ni pourquoi, mais le natif de Sollvaec avait le don de lui tirer ses plus sincères ressentis. C’était perturbant, certes, mais pas désagréable pour autant.

« Hum, pour dire vrai… Peut-être pas tant que ça. »

Il laissa échapper un rire nerveux tandis qu’il se massait la nuque et fuyait le regard de l’Héron, si pur et imprégné de bonnes intentions.

« Depuis quelques temps, je me demande si je fais le bon choix en entrainant ces petits dans les aventures exploratrices avec moi. Je veux dire… Une famille aimante serait surement mieux pour chacun d’entre eux, non ? Au moins ils seraient en sécurité et auraient l’assurance d’un repas garni plusieurs fois par jour, ce qui n’est pas toujours le cas, à mes côtés… »

Ritchy n’était peut-être pas le plus malin, le plus fin ou le plus intelligent des individus en ce bas monde, mais il lui arrivait de prendre compte de certaines vérités établies, comme présentement. Dans un sens, il s’en voulait énormément pour une faute qui n’était même pas sienne.

« Et puis… Au moins il recevrait de l’amour à foison… »

Ce dont il paraissait manquer de plus en plus, aussi, le petit tigre perdu dans un monde fou qu’il s’évertue, pourtant, à vouloir changer.

Il avait suffi de quelques paroles, de quelques mots et d’une poignée de secondes pour que l’ambiance dans le cœur du Tigre, alors en proie à des tumultes d’une rare intensité, se calme un peu, pour redevenir un ensemble détendue, tel la surface plane d’un lac au petit matin. Il ne pouvait rien dire contre les arguments de son ami car au fond, même si ça ne lui faisait pas plaisir le moins du monde, il devait admettre qu’il avait raison. Après tout, leurs parents, aux petits bouts de choux, n’étaient pas là, ne l’avaient jamais été et ne le seraient probablement jamais.

Lorsque l’on savait que la plupart avaient justement essayés de tuer leurs progénitures, lorsqu’ils ne le vendaient pas comme de vulgaires marchandises… Forcément, ça forçait à regarder une bien laide vérité en face. Un frisson remonta l’échine de Ritchy. Il n’aimait pas cette mentalité là, ce monde corrompu contre lequel il se battait à hauteur de ses capacités. Mais il ne pouvait faire autrement. Il devait vivre. Mais c’était dur. Dans un sens, il culpabilisait d’avoir eu la chance d’avoir à ses côtés une mère aimante durant seize années durant, contrairement à ses petits protégés.

Cela dit, après avoir entendu l’histoire de Meryl, il savait que même lorsque l’on était un Algiz « pur », nous n’étions pas forcément à l’abri pour autant.

« Quand bien même, j’aimerais pouvoir faire davantage… »

Mais pour cela, il aurait fallu que Ritchy eut été un noble ou un prince, ce qu’il était loin d’être. Et encore, même ainsi, le monde ne serait pas assuré de changer dans le sens qu’il le souhaitait. Désormais, la seule chose qui colonisait son être de part en part, c’était le sommeil, enfin.

« Je me sens bien, ici… »

Sa tête vint prendre appui sur l’épaule de son ami, quelque peu apaisé par ces paroles précédentes.

« Je peux m’endormir comme ça ? »

Le contact chaleureux se dégageant du Héron lui rappelait étrangement celle de sa mère, aujourd’hui disparue.

L’espace d’une nuit, de quelques heures à peine, Ritchy avait réussi à se détendre plus qu’il n’aurait jamais pu l’espérer auparavant. Et ça lui avait fait un bien fou. Le sommeil avait été réparateur et lorsqu’il ouvrit les yeux, le lendemain matin, ce fut sans une seule courbature ou envie de replonger dans les bras de Morphée. Bien au contraire, il se sentait prêt à affronter n’importe quoi, à cet instant. Tout en s’étirant, baillant à mâchoires déployées, le tigre eut la bonne surprise de voir que ses petits protégés aussi semblaient avoir profité d’un repos salvateur. Tant mieux, eux aussi devaient sans doute être en forme, maintenant !

Le petit groupe se prépara à repartir – ils ne pouvaient pas rester ici indéfiniment – dans sa quête nomade. Ritchy, une fois ses petits amis fin prêts, ne se gêna pas pour enlacer son ami Héron. Il lui aurait volontiers proposé de venir avec eux, mais il savait pertinemment que c’était impossible, il avait lui aussi des obligations qui le retenait. Quelque peu attristé, le tigre eut, cependant une très bonne surprise, celle de voir que tous les gamins voulurent offrir un câlin à Tomoé avant de reprendre la route. Oui, même les trois plus récents.

Eh bien, au moins, cette entrevue aura débouchée sur une pluie de bonnes choses !

Réajustant ses vêtements chauds, Ritchy se retourna une dernière fois vers son ami pour lui offrir un signe de main très amical.

« A la prochaine Tomoé ! J’espère qu’on se reverra vite ! »

Oh ça, pour l’espérer, il l’espérait, oui.